Ce qui peut paraît normal et naturel pour les uns, relève du miracle pour les autres.
Comme vous le saviez, nous étions depuis le mois de septembre 2018 rentrés dans un processus de PMA. Un protocole simple car il s’agissait uniquement de stimulations ovariennes pour cause d’infertilité inexpliquée. Après 3 cycles à essayer avec des injections de GONAL F (injections d’hormones FSH) et des résultats un peu médiocres surtout sur le dernier cycle, ma gynécologue a souhaité que nous fassions une pause et que nous puissions essayer un autre mélange d’hormones.
Durant le mois de pause, je me suis recentrée, cela m’a fait du bien même si c’est toujours douloureux de devoir encore et encore attendre. Je ne savais pas quand allaient revenir mes règles sur un cycle naturel et je savais donc que ce “mois” de pause aller en réalité être beaucoup plus long.
Mais l’Univers a mis sur ma route, durant ce cycle précisément, un grand maître chinois de MTC (Médecine Traditionnelle Chinoise) venue de Chine pour donner une formation et en recherche de bénévoles avec des petits problèmes de santé pour des démonstrations.
J’avais extrêmement confiance en la personne qui m’a mis en contact avec ce grand maître chinois et j’ai donc postulé pour à la fois mes problèmes de fertilité et aussi mon intolérance au gluten/mon système digestif défectueux.
J’ai été sélectionnée et le cours avait lieu au jour 34 de mon cycle, avec aucun signe de règles à l’horizon.
Je vous passerai les détails de cette expérience somme toute particulière, car se retrouver en sous-vêtements devant une vingtaine de personnes n’est jamais un moment sympa … Et puis surtout que les discussions étaient un peu au-delà du réel. La médecine chinoise prend en compte le corps dans son entièreté, les méridiens, les chakras, les éléments de la Terre etc… Ce qui rend les choses incompréhensibles pour le commun des mortels.
Mais je me suis laissée porter et j’ai eu le droit à de l’acupuncture et à des points de saigné à des endroits où ils estimaient qu’il avait des stases de sang qui empêchaient la bonne circulation des énergies.
Rien que ça, en vrai, c’est déjà assez bizarre. Mais rien de bien méchant. La séance se termine, on m’invite à me préparer du bouillon de poulet fait maison pour faire le plein de vitamines. Bizarre encore une fois, mais pourquoi pas ! L’histoire racontera par la suite que faire soit même un bouillon de poulet avec un poulet entier, c’est une histoire à part entière et surtout un budget 🙂
Bref, après cette expérience dont je n’attendais pas grand chose en vrai, figurez-vous que mes règles sont arrivées le lendemain. Je n’ai aucun moyen de savoir si elles seraient arrivées sans cette séance mais j’aime croire que cela a pu jouer. Et peut-être même sur la suite !
Nouveau cycle donc, je prends rendez-vous dès que possible avec ma gynécologue pour commencer le nouveau traitement FertiStart. Cette fois-ci, on ne parle plus d’un stylo injecteur prêt rempli, il s’agit d’un mélange d’hormones FSH et LH qu’il faut constituer soit même dans une seringue.
C’est un peu plus compliqué, un peu plus douloureux surtout car les quantités sont plus importantes mais avec mon Chéri on y croit. On se dit que ça sera la bonne !
Les monitoring se suivent et pourtant, l’évolution de mes follicules stagnent. J’ai plein de minis follicules qui répondent tous, mais aucun qui se démarque. Ma gynécologue commence à penser que ça sera pas si simple avec moi et que peut-être, on ne pourra pas déclencher l’ovulation à ce cycle. Après 18 jours d’injections, le monitoring est plus pourri que jamais. Ma gynécologue n’y croit plus, moi non plus. Elle me dit : “On continue deux jours et puis si aucun follicule n’a pris le dessus, on arrête, le risque de grossesse multiple et d’hypertsimulation sera trop grand.”
Ce soir là, on parle de jumeaux avec mon Chéri, on se demande si on serait prêt à prendre ce risque s’il y avait deux follicules matures. On se dit que non, que ça rendrait la vie mille fois plus compliquée. Que c’est pas la commande disons.
Le week-end passe, et vient le dernier monitoring le lundi 15 avril 2019. Miracle, un seul follicule mature. Les autres ne sont pas loin derrières mais ça ira, la gynécologue nous rassure, on peut déclencher l’ovulation.
Je demande à pouvoir être supplémentée en progestérone car, à chaque cycle sous stimulation, mes règles étaient arrivées trop tôt (10 ou 11 jours après le déclenchement de l’ovulation au lieu de 14).
Mardi 30 avril, après une petite quinzaine de jours sans trop de symptômes mais avec quelques étrangetés (fatiguée, faim de salé le matin avec des tartines de chèvres et des cornichons, des envies d’œufs durs, d’huîtres à tout prix, pas du tout envie de boire de l’alcool…), je fais un test précoce de grossesse avant de faire ma prise de sang prévue le mercredi logiquement.
Je pensais que ça mettrait plus de temps à apparaître. Ou tout du moins après plus de 3 ans de tests négatifs, je croyais à chaque fois qu’en attendant un peu plus, peut-être que ça apparaîtrait.
Mais là ! Mais là, je pense que j’ai à peine eu le temps de le poser pour rentrer dans la douche que je voyais déjà la barre se colorer. J’étais comme abasourdie.
Toutes les réactions que j’avais fantasmées, les larmes que j’avais imaginées, rien. Je me suis assise dans ma douche, j’ai regardé ce test. J’ai posé ma main sur ma bouche. Puis sur mon ventre. Et je n’avais qu’une envie, sortir de la douche, le regarder de plus prêt. Aller réveiller mon Homme. Crier au monde entier qu’on avait réussi.
Pour la première fois de ma vie, j’avais un test de grossesse positif dans les mains.
Je suis allée réveiller mon Homme et je lui ai dit : ” Chéri, je crois que j’ai une information qui va changer ta vie.”
Et c’était pas peu dire !
