Step by step

Après un dernier article plein d’espoir, je reviens avec une toute petite flamme. J’ai l’impression que ça ne fait pas de mal d’espérer, mais je n’en suis plus si sûre. Chaque nouveau cycle, chaque nouvelles règles souffle un vent glaciale sur mon flambeau de confiance et d’espérance. Je le rallume tant bien que mal à chaque nouveau cycle, je suis là avec mon silex, je frotte comme une dingue, à coup de phrases mentales :

“C’est bon signe les règles, ça veut dire que ton corps fonctionne”
“C’est pas de ta faute, on était peut-être un peu décalé par rapport à l’ovulation”
“Tu as pu profiter d’une super fiesta …”
“La prochaine sera la bonne”
Et là, bim, une étincelle ! La confiance se rallume, j’ai plus qu’à prendre bien soin de mon petit flambeau, c’est lui qui éclaire ce chemin encore a parcourir, step by step…

Sauf que ce mois-ci a un petit goût d’amertume en plus … Toutes celles qui sont dans le même cas que moi ont déjà dû le connaître. L’annonce d’un couple d’amis, ils ont eu la chance qu’on arrive pas à avoir. La politesse c’est d’être heureux pour eux, c’est tout ce que je leur souhaitais, vraiment en plus ! Mais mon corps a parlé à ma place, un torrent de larmes s’est libéré. Il faut dire que ça faisait longtemps que je n’avais pas pleuré, que je n’avais pas regretté à chaudes larmes ma position actuelle. C’est pas vraiment de la jalousie, c’est juste un coup de projecteur sur ces longs mois d’attente et du vide toujours en moi.

Mais finalement, après avoir libéré ces larmes pleines d’incompréhension de “Pourquoi pas nous aussi?”, vient l’espoir. Ce couple d’amis a galéré aussi pour en arriver là. Des problèmes de santé des deux côtés et finalement avec un petit coup de pouce médical, ça a marché presque du premier coup. Je préfère y voir l’espoir que ça puisse nous arriver aussi, que l’amertume qu’il ne s’agisse pas de nous.

J’ai donc pris rendez-vous chez le gynécologue et cette fois-ci, on ne me renverra pas chez moi avec juste des vitamines en me disant que j’ai le temps et que ça va aller. Le temps, je l’ai c’est vrai. Ce n’est pas mon “horloge biologique” qui parle. Mais le temps déjà passé (31 mois depuis l’arrêt de ma pilule), lui me laisse de plus en plus de marques, ce n’est plus le gentil sablier qui libère doucement ces grains. Chaque grain tombe avec lourdeur et creuse, chaque jour, chaque mois un peu plus.

Au moins, on pourra dire que j’aurai puisé dans mes ressources pour avoir un enfant, j’aurai pas juste claqué des doigts… Et je serai donc en mesure de véritablement prendre la mesure du miracle qu’on aura la chance de vivre.

Y a plus qu’a donc !

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