A quel moment on s’inquiète ?

C’est LA question ! A partir de quand doit-on s’inquiéter ? Ou plutôt à partir de quand peut-on s’inquiéter ?

Car on ne va pas se mentir, on est toutes (à quelques exceptions près) les mêmes. Quand on veut quelque chose, on a perdu l’habitude d’attendre. On ne sait plus ce que c’est…
Tu veux des chaussures ? Tu regardes sur LaRedoute. Tu veux un livre ? Tu commandes sur Amazon et tu le reçois dans maximum deux jours. Tu veux une pizza ? Dans 30 minutes, elle est chez toi.
Bref, ça marche avec tout. Sauf pour les bébés (à quelques chanceuses près). Et encore, même pour celles qui auront la chance de tomber rapidement enceinte, elles n’échapperont pas pour autant à l’attente. Fatalement, y a pas encore eu de mise à jour, l’utérus 2.0 n’est pas encore sur le marché, il faudra attendre 9 longs mois.

Mais, toi, l’essayeuse, la galérienne, qu’est-ce que tu peux faire quand ça ne marche pas ? Quand il n’y a rien qu’y se passe ? Et bah y a un moment, tu cogites et une multitude de questions commencent à s’immiscer :

  • Et si j’étais stérile ?
  • Et si c’était Monsieur qui avait un problème ?
  • Je suis trop stressée ? J’y pense trop ?
  • Est-ce que je vais pas trop vite au toilette après nos rapports ?
  • On n’est pas prêt, c’est ça ?
  • C’est toi Univers, tu me joues un tour ?

Et j’en passes bien sûr !

Et si tu as le malheur d’aller voir ta/ton gynécologue pour lui dire tes inquiétudes, il te répondra sans sourciller : “Ah on s’inquiète pas, c’est normal, il y a seulement 20% de chances de tomber enceinte à chaque cycle. Vous êtes trop stressée, ça viendra, quand ça viendra !”
Le genre de réponse au top, exactement ce dont tu avais besoin d’entendre… A la limite, tu acceptes cette réponse quand t’es dans les 6 premiers mois d’essais. Allez, soyons fous, maximum pendant les 12 premiers mois. Après, ça passe un peu moins bien. La patience s’effrite et tu as plutôt envie de lui hurler dessus : FAITES QUELQUE CHOSE P*TAIN !

(Ah, y a que moi ? Pardon, je vais calmer mes accès de colère et aller me mettre en PLS sur mon lit. Sorry…)

Ce qui m’amène à vous raconter mon suivi gynécologue depuis l’arrêt de ma pilule :

J’arrête la pilule au mois de novembre 2015, pas de règle pendant à peu près 3 mois. Je n’avais plus de gynécologue depuis un petit moment, je décide donc d’aller voir une nouvelle gynécologue à côté de chez moi, qu’une copine m’a conseillé pour lui expliquer la situation. Là, pas de bol, elle m’informe assez rapidement qu’elle vient tout juste de stopper son activité d’obstétrique. Bon, de toute façon c’est pas encore le sujet, on verra plus tard… C’est une femme de 60 ans passés, au demeurant très sympathique mais tout de même très ferme et surtout très brusque dans sa façon de s’exprimer. Passé la réprimande sur mon arrêt de pilule inconscient, le rendez-vous se passe bien et elle me prescrit de quoi déclencher mes règles pour les trois prochains cycles.

Je la revois 3/4 mois plus tard, même impression : médecin très compétente (notamment dans sa technique très poussée d’osculation de la poitrine) mais décidément, je ne m’y fais pas à sa façon de me parler. J’ai l’impression d’être une gamine quand elle s’adresse à moi, je perds mes moyens et je bafouille. J’oublie mes questions et me retrouve dans le couloir à peine ma braguette refermée. Elle a aussi cette fâcheuse tendance à me tutoyer (c’est sûr, elle pourrait être ma mère) et à m’affubler de petits surnoms certes mignons mais très infantilisants (exemple : mon petit, Ninou etc…).
Je me dis que c’est certainement la dernière fois que je vais la voir.

Dans le mois qui suit, ou celui d’après, je fais une fausse-couche (racontée ici), la panique, car au début je ne sais pas ce qu’il m’arrive. On est dimanche, internet m’aiguille mais ne me rassure pas. Le lundi matin, j’appelle son cabinet. Elle est en vacances et revient le lendemain. Je laisse un message et demande à ce qu’elle puisse me rappeler dès que possible. Appel téléphonique le mardi 7h50, numéro caché, je réponds tout juste sortie de la douche. Alors oui, j’étais réveillée mais certainement pas assez à son goût. Je tente tant bien que mal d’expliquer les symptômes que j’ai eu le dimanche. J’ose indiqué avoir eu “une douleur qui remontait dans ma jambe”. Là, elle me stoppe et m’indique “Nan mais Ninou, tes jambes elles sont en bas de ton corps. La douleur elle peut pas remonter dans ta jambe, au mieux elle descend mais elle remonte pas” … Blanc, je bafouille, je passe pour une cruche. Je reprends, elle finit par être de très bons conseils. Elle fut même très présente dans le suivi de ma FC.
Bilan : mitigé.

Je la reverrai une dernière fois en mai 2017, suite à une terrible douleur lors d’un rapport. Je suis encore repartie de là, avec une envie de pleurer. C’était décidé, plus jamais.

Jusqu’à présent, je n’avais donc jamais osé demander de l’aide ou simplement demander à réaliser des tests pour nous rassurer. Je décide donc de rencontrer un nouveau gynécologue. Celui-ci obstétricien et en plus, spécialisé dans l’infertilité. Il reçoit le samedi matin et on peut même prendre RDV sur internet, le rêve quoi. Si ce n’est, que c’est un homme, mais ça ne m’a jamais plus dérangé que ça. Quel que soit le sexe de la personne qui trifouillera mes bas-fonds, le malaise sera le même, qu’on se le dise !
Mon impression est mitigée, j’ai l’impression qu’il ne m’écoute pas. Mais, bon point, il peut réaliser directement dans son cabinet une échographie endovaginale. Il m’osculte, selon lui à l’image tout va bien donc pas besoin de pousser plus loin des examens pour la fertilité (notamment avec des prises de sang pour les hormones).
Géniale, je suis rassurée ! Je ressors, j’arrive chez moi et LÀ, éclair de génie :

“Hé mais, pourquoi ça pourrait venir que de moi ? Pourquoi il ne m’a pas proposé des examens pour mon compagnon ?”

Je décide donc de rappeler son secrétariat quelque jours plus tard, pour demander si mon compagnon peut réaliser un spermogramme (à sa GRANDE joie).
Décidémment il faut tout faire soit même !

La prise de rendez-vous étant assez longue, mon compagnon a eu 1 petit mois pour se faire à l’idée. Et les résultats sont tombés 1 semaine plus tard. Nous sommes alors au mois de juillet 2017 et nous apprenons que dans la globalité ça va, mais c’est pas la folie.
Pour plus de détails : 75% de taux de mobilité pour (et c’est là où le bas blesse un peu) 94% de spermatozoïdes de forme atypiques, autrement dit malformés.
Conclusion des résultats : spermogramme normal.
Mais, vous allez me dire, ou plutôt, moi je me suis dit : “C’est pas fou quand même seulement 6% de spermatozoïdes typiques”. Surtout quand il est indiqué que c’est considéré comme grave à partir de 4%.
Je tente de contacter mon gynécologue, qui me répond pas mail : c’est normal, merci, aurevoir.
Ah d’accord…

Cette réponse n’étant pas vraiment celle que j’attendais, j’ai décidé de prendre RDV avec un autre gynécologue, lui très réputé et qui a, par ailleurs, suivit ma belle-soeur pour ses deux grossesses et dont elle est très contente.
La réputation ayant un coût : RDV le 17 octobre.

Affaire à suivre donc…

La réponse à la question de mon article : A quel moment on s’inquiète ?
Apparement, quand on est jeune (genre moins de 30 ans), il existe une règle implicite du : mais vous avez le temps voyons, pourquoi vous êtes si pressée.
Sauf que ça coûte rien de vérifier et ça peut parfois, faire gagner un temps fou (quand on se rend compte qu’il y a un problème par exemple) ou simplement rassurer et parfois, être rassurée, ça n’a pas de prix.

Conclusion : on est tous différents face à cela, mais je pense qu’il est important de s’écouter et parfois d’imposer sa volonté à nos médecins. Ou simplement, s’entourer de médecins dans lesquels on a pleinement confiance et surtout qui sauront être à l’écoute et pédagogue.

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