Une fausse-joie

Vous le savez maintenant, le thermomètre à été mon ami un petit bout de temps.

Du coup, 3 cycles se suivent et se ressemblent, mes courbes de températures sont belles, les paliers bien distincts. On est le 9 juillet 2016, mes deux semaines de vacances, le pied, je continue quand même à prendre ma température. Premier palier classique aux alentours de 36,1 et 36,3, et là, aucun doute c’est LE jour : 35,7°.

Ca n’a pas trop changé nos habitudes estivales, les vacances aident forcément à se rapprocher … Je ne vous fait pas de dessin, les jours d’avant, les jours d’après, le jour même, tout y passe mais pas trop non plus hein 😉

Puis la température entame son ascension, doucement mais surement jusqu’à son pic de 36,8. Sauf que patatra, à DPO 13 une chute (36,5) sur deux jours d’affilés, DPO 15 du sang qui durera 5 jours. Je ne me pose pas de question, pour moi ce sont des règles on ne peut plus classiques. Si ce n’est, qu’habituellement la fin de mes règles est généralement propre et nette, avec un jour 6 sans aucune trace de sang. Là, je me souviens avoir été plutôt étonnée d’en retrouver suite à des rapports à jour 8 et jour 10.

Jour 11, le dimanche 21 août, une douleur me réveille dans ce qui me semble être mon ovaire gauche. Une douleur qui n’est pas violente, mais plutôt lancinante et diffuse. Ca part de la gauche de mon bas ventre et redescend vers l’intérieur de ma cuisse gauche. Même si je n’ai jamais rien eu de tel et que ça dure tout de même comme ça toute la journée, je ne m’inquiète pas trop. J’évite de trop poser ma jambe et me disant que j’ai dû bloquer ma circulation dans la nuit ou quelque chose comme ça.

20 heures : une douleur un peu plus précise, une sensation de chaleur qui coule de mon utérus. Je sais : je perds du sang. Beaucoup.

La peur, j’essaye de m’en éloigner le plus possible. Car je peux avoir la fâcheuse habitude de somatiser lorsque je suis stressée. Le genre de fille qui peut littéralement se rendre malade.

Sauf que là, rien n’y fait : je sais que ce n’est pas normal, j’ai peur.

“Google is your friend” dit-on … On peut dire que pour une fois, il avait le bon diagnostic : grossesse extra-utérine ou fausse-couche. Et bien il s’agissait des deux (aucun moyen d’en être sûr à 100% mais c’est la diagnostic posé par ma gynécologue), une grossesse extra-utérine qui avait trouvé la sortie toute seule comme une grande. Sans même avoir toqué à la porte en arrivant, sans même m’avoir prévenue qu’elle était là, tapis dans l’ombre.

Je vous passe les détails du diagnostic, de la bouffée d’angoisse que j’ai pu ressentir quand j’ai reçu les résultats de la prise de sang par mail, à mon travail le mardi suivant.
431 ui/L, des chiffres que je rêvais de lire mais qui n’augurait rien de bon.
De la crise d’angoisse qui m’a poussée le soir à aller aux urgences pour faire une échographie, vérifier que je n’allais tout simplement pas faire une hémorragie interne (Google et les rumeurs sur les GEU dans ta famille are not your friend).
Puis, deux jours plus tard, 277 ui/L et ainsi de suite, jusqu’à être à 2 ui/L. Annonçant officiellement la fin.
On ne parle pas non plus, de cette affreuse sensation quand ton utérus fait le ménage, un peu comme les règles mais très différent. Le GRAND ménage de printemps, en profondeur et sur plusieurs jours/semaines. Faudrait pas que ce soit vite fait/bien fait. Trop facile.

Dans cette épreuve, j’estime avoir été chanceuse. Chanceuse de ne rien avoir perdu dirons-nous.
Je n’ai pas eu d’espoir ni de joie, juste une grossesse qui est partie comme elle est venue.
L’un des plus grands mystères restera tout de même : comment ai-je pu avoir mes règles 15 jours plus tôt ? Etait-ce les fameuses “règles anniversaire”, que l’on peut bien souvent retrouver dans les mythes et légendes des forums ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non… Mais en tout cas, c’est possible, pour sûr.

Et puis, ça a limite eu quelque chose de réconfortant : on était capable de créer quelque chose. Un tout petit rien, qui n’a pas tenu et qui n’était même pas au bonne endroit, mais tout de même…

C’est ce qu’on se dit pour mieux rebondir.

“Ca va allait, la machine est en route, on en a eu la preuve.”

Et cyniquement je pense : Mais oui, ma petite dame, réconforte toi comme tu peux… Le chemin est encore long et fastidieux. Tu viens à peine de sortir de ta Comté et tu te diriges joyeusement vers le Mordor.

 

 

 

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